Et si tout n’était pas si rose…
Après 5 ans d’attente et d’espoir qui se sont soldés par une fécondation in vitro, j’étais enfin enceinte ! Je l’avais tant souhaité, ce petit miracle, que je n’aurais pas le droit de me plaindre, pas le droit de revendiquer plus de sommeil, pas le droit de me sentir brimée dans ma liberté… C’est ce que je croyais… et c’est la pression que je me mettais sur les épaules…L’arrivée de mon fils a bien sûr été un événement marquant, mais je ne suis pas tombée en amour avec lui instantanément. Même que mon attachement à lui a été long à se développer… C’est terrible à dire, mais j’ai même souhaité qu’il ne se réveille pas un matin… Ce petit être tant attendu me brimait, m’empêchait de faire ce que je voulais, quand je le voulais ! Je n’y arriverais pas ! Évidemment, il y a une grande phase d’adaptation lors de la naissance d’un bébé, incluant beaucoup d’émotions contradictoires, mais ce que je vivais n’était pas « normal ». J’ai lutté longtemps pour me faire croire que tout allait bien, que j’étais capable de surmonter ma détresse seule. Comme j’ai été malheureuse !Le jour où j’ai compris, et accepté que je faisais une dépression postpartum, ma vie a commencé à s’améliorer. J’ai demandé de l’aide et j’ai consenti à lâcher prise sur plusieurs aspects de ma vie. C’est un long processus de guérison, mais j’ai grandi à travers cette épreuve.Aujourd’hui, je suis consciente que la naissance de mon fils a ouvert une faille en moi qui ne pourra se refermer complètement. Mais je sais maintenant que j’ai la force d’affronter différents défis, que je ne peux pas avoir le contrôle sur tout et que c’est bien ainsi !Je vous partage mon histoire, car je sais qu’il y a plusieurs femmes qui vivent des situations semblables à la mienne, mais n’osent pas en parler de peur de ne pas répondre au standard de la « super maman épanouie ».Le rôle de maman sera un grand rôle dans votre vie, mais rappelez-vous qu’il comportera de petits et grands défis et que vous aurez peut-être besoin d’un coup de main à l’occasion.Ça prend tout un village pour élever un enfant ! Ne portez pas toute la responsabilité sur vos épaules, demandez !Geneviève Fortin, Conseillère périnatale